Dans l’ère contemporaine où la mode se veut plus que jamais un reflet de nos valeurs sociales et environnementales, l’intérêt de choisir des matériaux durables et écoresponsables devient impératif. Alors que l’industrie textile a longtemps été synonyme de consommation effrénée et de dégradation environnementale, nous sommes à un tournant crucial. Plus que jamais, nous devons nous interroger sur les choix de matières et fibres textile que nous utilisons pour nos vêtements, ainsi que sur leur impact sur nos écosystèmes. Dans cet article, nous explorerons les différentes options qui s’offrent à nous et découvrirons pourquoi le lin se distingue comme le choix le plus éco-responsable pour une mode durable.
Le bilan carbone de la mode textile : un défi écologique majeur
La mode textile est souvent critiquée pour son bilan carbone élevé. Des processus de fabrication aux transports en passant par la distribution, chaque étape de la chaîne d’approvisionnement contribue à l’empreinte carbone globale de l’industrie. Selon une étude publiée par le cabinet Qantis, l’industrie de la mode est responsable de 8% des émissions mondiales de carbone. Les fibres synthétiques, dérivées du pétrole, sont parmi les plus blâmables en termes d’émissions de gaz à effet de serre. Pour autant, les fibres synthétiques ne sont pas forcément les plus polluantes, en effet, le coton, bien qu’étant une fibre naturelle, émet plus que le polyester, environ 16.3 kg de Co2 produit par kilo de coton alors qu’un kilo de filament de polyester est estimé à 10.2 kg de Co2. Il est très difficile d’estimer précisément les émissions de chaque matière, car un tas de questions viennent se poser : Prend on en compte le transport ou doit-on l’imputer dans la catégorie émissions de Co2 de l’industrie du transport ?
Doit-on prendre en compte l’impact Co2 de l’ennoblissement, la teinture, qui est lié à l’industrie de la chimie par exemple.
Ce qui est certain, c’est que pour éviter les émissions massives de Co2, il est nécessaire de privilégier une transformation et une consommation locale des fibres textiles. Pour ce qui est du fil de lin Safilin, il est le fil de lin qui aujourd’hui offre l’empreinte carbone la plus basse car il est récolté, transformé et filé en France ou en Pologne.
L’impact de l’eau : une ressource précieuse pour une mode durable
Outre les émissions de carbone, l’industrie textile est également gourmande en eau. La culture conventionnelle du coton, par exemple, nécessite des quantités considérables d’eau, ce qui a des répercussions dramatiques sur les réserves d’eau douce dans de nombreuses régions du monde. Selon l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO), la production de coton nécessite en moyenne 10 000 litres d’eau pour produire un kilogramme de coton, tandis que la production de lin nécessite environ 1 000 litres d’eau par kilogramme. Attention tout de même à ces chiffres, car selon le Bremen Cotton Exchange, la fibre de coton ne serait plus une plante assoiffée, et ne nécessiterait en réalité « que » 1214 litres d’eau d’irrigation artificielle, bien loin donc, des 10 000 annoncés par la FAO. Ce qui est certain, c’est que le coton est plus demandeur en eau que le lin. Si on ajoute à cela la consommation d’eau nécessaire à la production des engrais et pesticides utile à la culture du coton, le chiffre grimpe encore probablement, mais il est difficile d’obtenir des données claires à ce sujet.
En outre, selon le rapport « Pulse of the Fashion Industry » de la Fondation Ellen MacArthur, l’industrie textile est responsable de la consommation de 79 milliards de mètres cubes d’eau chaque année, ce qui équivaut à environ 32 millions de piscines olympiques. L’utilisation excessive de l’eau dans la culture de certaines fibres a conduit à de véritables désastres environnementaux, comme la disparition de la mer d’Aral.
L’industrie textile est également dépendante de l’eau car c’est le principal vecteur pour éliminer les impuretés, appliquer les colorants et produits d’apprêt ainsi que pour générer la vapeur.
Pour préserver cette ressource précieuse qu’est l’eau, mieux vaut privilégier cette fibre durable qu’est le lin, qui ne nécessite pas d’irrigation artificielle.
Le lin : une fibre textile éco-responsable
Dans ce paysage complexe, le lin se démarque comme une option véritablement durable. Le lin, issu de la plante de lin et à plus de 85% d’origine Européenne et Française, est l’une des fibres les plus anciennes et les plus respectueuses de l’environnement. Sa culture nécessite bien moins d’eau que celle du coton, et elle n’a pas besoin de pesticides ou d’engrais chimiques pour prospérer. Selon une étude menée par l’Institut français du textile et de l’habillement (IFTH), la production de lin génère environ cinq fois moins d’émissions de gaz à effet de serre que la production de polyester. De plus, la culture du lin est une culture à cycle court, nécessitant généralement entre 100 et 120 jours de croissance avant d’être récolté. Ce qui signifie que le lin nécessite moins de ressources et génère moins de déchets que de nombreuses autres fibres textiles, naturelles ou non.
Ce qui fait du lin une fibre textile éco responsable, c’est également sa capacité à capter le Co2, en effet, un hectare de lin retient chaque année 3.7 tonnes de Co2. De plus le lin à des racines particulièrement profondes (+/- 1 mètre), ce qui permet de travailler les sols dédiés à l’agriculture, et encourage l’activité souterraine.
Un autre aspect durable du lin, c’est sa résistance, de part la nature de sa fibre, qui est longue, le lin est particulièrement résistant, et de ce fait, les produits en lin auront tendance à durer facilement dans le temps.
Tour d’horizon des alternatives naturelles et autres fibres textile éco-responsables, durables, et à faible impact carbone.
Bien que le lin soit indéniablement une option durable, il existe d’autres matériaux qui méritent également notre attention dans notre quête pour une mode plus respectueuse de l’environnement. Parmi eux, la laine mérinos, produite par les moutons mérinos, se distingue par sa durabilité et ses propriétés isolantes. La laine mérinos est naturellement respirante, antibactérienne et résistante aux odeurs, ce qui en fait un choix populaire pour les vêtements de plein air et les sous-vêtements thermiques. De plus, la laine est entièrement biodégradable et renouvelable, ce qui en fait un choix écologique.
Le chanvre est une autre fibre naturelle qui mérite d’être considérée pour une mode durable. La plante de chanvre pousse rapidement et n’a pas besoin de pesticides ou d’herbicides pour prospérer. De plus, la culture du chanvre nécessite peu d’eau, ce qui en fait un choix plus qu’évident dans les régions sujettes à la sécheresse. Le tissu de chanvre est durable, résistant à la moisissure et aux UV, ce qui en fait un choix idéal pour les vêtements d’extérieur et les accessoires.
Le Tencel, également connu sous le nom de lyocell, est une fibre produite à partir de pulpe de bois provenant de forêts gérées de manière durable. Le processus de fabrication du Tencel est écologique, utilisant un solvant non toxique et recyclable pour transformer la pulpe de bois en fibre textile. Le Tencel est doux, respirant et biodégradable, ce qui en fait une alternative attrayante aux fibres synthétiques.
Comparaison avec le lin
Comparons maintenant ces différentes fibres naturelles avec le lin en termes de durabilité, de performances et d’impact environnemental.
La durabilité du lin :
La durabilité est un concept multidimensionnel. Dans le contexte des matériaux de construction, elle fait référence à la capacité d’un matériau à maintenir sa qualité et sa fonctionnalité sur une longue période, tout en minimisant son impact environnemental. Cela comprend des aspects tels que l’empreinte carbone, l’utilisation des ressources, la recyclabilité et la toxicité. Le lin, la laine mérinos, le chanvre et le Tencel sont tous des matériaux durables, mais chacun a ses propres caractéristiques uniques. Le lin est réputé pour sa durabilité et sa résistance à l’usure, ce qui en fait un choix populaire pour les articles ménagers. La laine mérinos est également très durable et résistante aux plis, ce qui en fait un choix idéal pour les vêtements de plein air. Le chanvre est extrêmement durable et résistant à la déchirure, mais il a tendance à froisser facilement. Le Tencel est moins durable que le lin, mais il est plus doux et plus soyeux au toucher.
Les performances :
En termes de performances, le lin, la laine mérinos, le chanvre et le Tencel ont tous leurs propres avantages. Le lin est naturellement respirant et absorbant, ce qui en fait un choix confortable pour les vêtements d’été. La laine mérinos est également respirante, elle est également chaude et isolante, ce qui en fait un choix polyvalent pour toutes les saisons. Le chanvre est durable et résistant à la moisissure, ce qui en fait un choix idéal pour les vêtements de plein air et les articles ménagers. Le Tencel est doux et soyeux au toucher, ce qui le rend confortable à porter toute la journée.
L’impact environnemental du lin
En termes d’impact environnemental, le lin, la laine mérinos, le chanvre et le Tencel se démarquent tous par rapport aux fibres synthétiques dérivées du pétrole. Le lin est cultivé à plus de 80% en Europe, dont une grande partie de la culture s’effectue en Normandie, en Seine et Marne et dans les Hauts de France de manière durable. Il nécessite peu d’eau et de pesticides, ce qui en fait un choix écologique. La laine mérinos est également une fibre naturelle et renouvelable, mais elle nécessite plus de ressources en eau pour la production. Le chanvre est écologique, car il nécessite peu d’eau et aucun pesticide pour prospérer. Le Tencel est fabriqué à partir de pulpe de bois provenant de forêts gérées de manière durable, ce qui en fait une option respectueuse de l’environnement.
Quelle matière textile utiliser pour une mode durable ?
En conclusion, le choix de la matière et de la fibre textile à utiliser pour une mode durable est crucial pour l’avenir de notre planète. Alors que le lin se distingue comme un premier choix pour une fibre naturelle et le plus éco-responsable en raison de ses nombreux avantages environnementaux, il existe également d’autres options durables eux aussi, telles que la laine mérinos, le chanvre et le Tencel. En optant pour des fibres naturelles et renouvelables, nous pouvons contribuer à réduire l’empreinte écologique de l’industrie textile et à créer un avenir plus durable pour les générations futures.